L’intelligence artificielle, malgré son apparence immatérielle, repose sur des infrastructures physiques bien réelles : les data centers. Ces centres de traitement des données, souvent méconnus du grand public, constituent l’épine dorsale des technologies numériques modernes — et un facteur majeur de pollution.
Qu’est-ce qu’un data center ?
Un data center est un bâtiment qui abrite des milliers de serveurs informatiques. Ces machines stockent, traitent et transmettent en continu les données générées par les utilisateurs et les entreprises. Chaque fois qu’un assistant vocal répond à une question, que l’on interagit avec un chatbot ou qu’un algorithme d’IA est utilisé, une requête transite par un ou plusieurs data centers.
Une consommation énergétique colossale
Les data centers consomment de l’électricité pour deux choses principales :
- Faire fonctionner les serveurs 24/7.
- Refroidir ces machines qui chauffent fortement lorsqu’elles traitent des millions d’opérations par seconde.
En 2023, les data centers ont représenté environ 2,5 % de la demande mondiale en électricité, avec une tendance à la hausse due à la montée en puissance de l’IA générative.
L’eau : une autre ressource sollicitée
Outre l’électricité, le refroidissement des data centers nécessite d’énormes quantités d’eau. Un seul centre peut consommer des millions de litres d’eau par an, notamment dans les régions arides des États-Unis. Par exemple, un entraînement de modèle IA comme celui de GPT-3 aurait consommé près de 700 000 litres d’eau pour le refroidissement.
L’empreinte locale : nuisances et tensions
Dans certaines régions, l’installation de data centers génère des tensions locales :
- Accaparement de l’eau dans des zones sujettes à la sécheresse.
- Risques de coupures électriques liées à la surcharge du réseau.
- Bruit des systèmes de ventilation et opposition des riverains.
Des solutions à envisager
Pour rendre ces infrastructures plus durables, plusieurs solutions sont à l’étude ou déjà en cours :
- Optimisation énergétique : IA frugale, serveurs basse consommation.
- Utilisation exclusive d’énergies renouvelables : solaire, éolien, hydroélectricité.
- Refroidissement naturel : en construisant des data centers en zones froides (Norvège, Islande) ou sous-marins.